Privilège Théâtre

Privilège Théâtre

Thierry Lhermitte surgit là où on ne l’attendait pas, dans un texte grave, d’une rare profondeur, auquel il offre plus que son talent : son humanité.

Vendredi 16 septembre - 20h30

l’histoire | En 1942, dans des circonstances étranges, Simon Wiesenthal a refusé d’accorder le pardon à un jeune SS qui le lui demandait avant de mourir.
Il raconte cette aventure dans The Sunflower, paru en 1969, un livre-témoignage dont la portée ne s’est pas démentie jusqu’à aujourd’hui. Il est vrai que, par-delà le contexte historique du récit – les crimes nazis –, la question que pose l’auteur est intemporelle et universelle : Peut-on tout pardonner ? Tout au long de sa vie, Simon Wiesenthal s’est interrogé sur le bienfondé de son refus.
La dernière partie du livre réunit les réponses de grandes figures morales à qui il a demandé : «  Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place ?  »
Dans une adaptation de Daniel Cohen et Antoine Mory, mise en scène par Steve Suissa, Thierry Lhermitte a accepté de se lancer dans un seul en scène, le premier de sa carrière.
Il donne vie à tous les personnages de l’histoire, y compris ceux qui ont accepté de répondre à la question de Simon Wiesenthal, invitant chacun à se la poser à son tour.

les rêves de cinéma de vincent garanger et philippe torreton

mardi 4 octobre - 20h00
mercredi 5 octobre - 20h30

l’histoire | Dans leur décision de se retirer à la campagne, ces deux amis au caractère tranché et complémentaire pourraient avoir des airs de Bouvard et Pécuchet mais c’est plutôt Don Quichotte et Sancho Pança qu’ils évoquent : n’ont-ils pas toujours vécu de chimères, pendant toutes ces années à tenir un vidéoclub, le dernier au monde, parlant cinéma avec des clients surannés qui faisaient de leur vieux magnétoscopes un fétiche ?
Puis le monde a tourné la page, renvoyé les cassettes VHS aux poubelles de l’histoire.
Alors les deux amis ont décidé de se mettre au vert, avec l’espoir de se reprendre, se retrouver.
Mais les fantômes de Godard, Carax, Rouch ou d’Orson Welles leur collent aux basques.
Abandonnés l’un à l’autre, l’un divorcé, l’autre veuf, dans une comédie minée par l’absence des femmes, ils se repassent toutes les bobines et la conversation reprend.
Vincent Garanger et Philippe Torreton sont les hommes de la situation pour un duo taillé sur mesure à leur intention par Fabrice Melquiot.

francis huster prend fait et cause pour molière

Vendredi 7 octobre

l’histoire | Francis Huster s’est fait le fervent défenseur de la mémoire de son maître entre tous : Molière.
Dans un des livres qu’il lui consacre en 2019, il l’appelle son «  dieu  », puis il publie en 2021 un Dictionnaire amoureux de Molière.
Il affirme sans ambages que le dramaturge français doit être considéré à l’égal de Shakespeare. Aussi s’est-il donné pour mission de remuer ciel et terre pour faire entrer Molière au Panthéon, avouant ne pas comprendre qu’il n’y soit pas depuis longtemps.
Mais Francis Huster est avant tout un homme de scène et pour parfaire son exercice d’admiration il a conçu un spectacle avec son complice d’Yves le Moign’.
Il se propose de raconter la vie de Molière, c’est-àdire de déconstruire les biographies officielles : Non, Molière n’est pas mort de mort naturelle, il a été empoisonné par ses ennemis et ses ennemis sont toujours là.
Les tartuffes de la politique, de la religion, de la science n’apprécient pas plus qu’il y a 400 ans d’être démasqués et c’est pourquoi parler de Molière aujourd’hui c’est faire oeuvre de salubrité publique.

laetitia casta, pianissima

Du vendredi 21 au smaedi 22 octobre

l’histoire | On ne peut pas décrire le grand piano. Et cela est peut-être encore plus vrai dans le cas de Clara Haskil dont la subtilité de jeu, le raffinement et la maîtrise résistent aux mots.
Celle que son ami Chaplin tenait pour l’un des trois génies du siècle avec Einstein et Churchill, celle en qui le pianiste Dinu Lipatti voyait «  la somme de la perfection sur terre  » est une figure presque inabordable.
C’est pourtant le défi qu’a voulu relever Serge Kribus dans sa nouvelle pièce. Et pour l’incarner il fallait l’aura d’une diva : c’est à Laetitia Casta, qu’il avait dirigée dans Scènes de la vie conjugale de Bergman, que Safy Nebbou a confié ce très beau rôle.
En une soirée elle redonne vie à la trajectoire unique de cet enfant prodige née en 1895 à Bucarest, au génie de l’artiste et aux souffrances de la femme qu’une santé fragile tyrannisa jusqu’à sa mort accidentelle, en chutant dans les escaliers de la gare du Midi à Bruxelles.
Là où commence la pièce.

vanessa en son paradis perdu

jeudi 17 novembre - 20h00
vendredi 18 novembre - 20h30
samedi 19 novembre - 20h30

l’histoire | Sur le trottoir devant la vitrine de chez «  Maman  » où clignote un petit sapin, une femme en fourrure attend. Un jeune homme l’aborde, lui demande combien elle prend. Dommage qu’elle ne soit pas une putain, c’est peut-être ce que tous les deux pensent à cet instant.
Mais non, la femme a fini sa journée dans cette boutique de vêtements de grossesse, elle attend le taxi qui va la ramener chez elle où son mari aura peut-être préparé le dîner.
Elle va s’empresser de lui raconter la rencontre qu’elle vient de faire. Elle pourrait s’en amuser mais on la sent troublée.
Elle déclare alors vouloir retrouver ce jeune homme pour l’adopter…
La pièce de Samuel Benchetrit prend ainsi l’allure d’un étrange conte de Noël qui laisse progressivement entrevoir les fêlures d’une femme blessée.

huppert, par-delà le bien et le mal

lundi 5 décembre - 20h00
lundi 12 décembre - 20h00

l’histoire | L’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven pour qui Sade est «  l’ombre des Lumières, la face cachée du soleil  » a eu envie de réunir deux romans libertins du divin marquis en une seule proposition.
Pour mettre en évidence les contrastes d’une pensée sans concession, Isabelle Huppert était l’interprète idéale. Elle a accepté de déchiffrer à vue cette partition.
Dans cette lecture publique elle est tour à tour Justine ou Juliette, deux soeurs aux destins opposés, l’une infortunée dans la vertu, l’autre prospérant dans le vice.
Il suffit d’avoir vu Isabelle Huppert ne serait-ce que dans La Pianiste de Michael Haneke ou Madame Hyde de Serge Bozon pour savoir qu’elle est sans doute la comédienne la plus apte à rendre presque en même temps les deux facettes d’une personnalité, la dualité d’un personnage, d’une parole ou, comme ici, d’une pensée.
Le 9 juillet 2015 dans la cour d’honneur du Palais des papes d’Avignon, Isabelle Huppert avait fait une lecture de ces textes en luttant contre le mistral, une soirée restée dans la mémoire des festivaliers.
Nul doute que dans la quiétude de notre théâtre les mots de Sade portés par Isabelle Huppert feront à nouveau souffler la tempête.

isabelle adjani, destin d’étoile

mercredi 4 janvier - 20h30
jeudi 5 janvier - 20h00

l’histoire | Dernière séance, dernier regard, dernière interview, dernier jour, dernière visite, dernier appel téléphonique… la vie de Marilyn Monroe semble vouloir s’écrire par la fin.
Comme si, ne pouvant se résoudre à sa disparition, il fallait continuer d’interroger, soixante ans après les faits, le mystère des dernières heures terrestres de la star. Depuis l’adolescence Olivier Steiner nourrit une passion pour l’actrice des Désaxés.
Dans une très belle installation signée par l’artiste Emmanuel Lagarrigue, l’écrivain a imaginé pour son amie Isabelle Adjani une déambulation à travers un montage d’interviews et de textes.
Il a mis en place les conditions d’un dialogue imaginaire entre elle et Marilyn. Entre ombre et lumière, apparition et disparition, secrets et révélations, Olivier Steiner a puisé dans la dernière interview de Marilyn et dans divers entretiens d’Isabelle Adjani la matière d’une rencontre entre les deux femmes.
Dans la même robe Dior que celle du «  last sitting  » de Marilyn, au cours duquel Bert Stern pris 2 500 photos de la star, Isabelle Adjani pousse le trouble d’une possible sororité jusqu’au vertige.

jacques gamblin de retour à anthéa avec une nouvelle nomination aux molières

mardi 10 janvier - 20h00
mercredi 11 janvier - 20h30

l’histoire | Malgré l’affection qu’elle a pour son frère Elwood, Vita Simmons supporte de moins en moins l’amitié délirante que celui-ci entretient avec son ami Harvey, un lapin blanc géant qu’il est le seul à voir.
Le comportement peu conventionnel d’Elwood contrarie les projets matrimoniaux que Vita nourrit pour sa fille.
Mais lorsqu’elle se résout à le faire interner, rien ne se passe comme prévu et c’est elle qu’on enferme.
Les quiproquos s’enchaînent, la limite entre raison et folie se fait très incertaine. La loufoquerie de l’argument, le ton à la fois comique et poétique de la pièce, permettent à la dramaturge Mary Chase de montrer un aspect moins propret de la société américaine des années 1940 et de pénétrer un univers psychiatrique où se pratiquait activement la lobotomie.
Mais aucun traitement de choc, aucune menace ne saurait détruire la vie rêvée d’Elwood qui déclare en toute lucidité : «  La réalité ? Je me suis battu contre la réalité toute ma vie, docteur, et je suis heureux de l’avoir enfin emporté.  »

ce couple dans tous ses débats totalise 3 nominations aux molières 2022 !

jeudi 12 janvier - 20h00
vendredi 13 janvier - 20h30

l’histoire | Le couple que forment à la ville Pierre Arditi et Évelyne Bouix a toujours apporté une dimension supplémentaire dans le choix des pièces qu’ils ont jouées ensemble que ce soit chez Florian Zeller, Noel Coward ou Sacha Guitry.
Leur complicité trouve ici un relief particulier dans la mesure où elle est une source d’inspiration directe pour Salomé Lelouch qui a écrit ces rôles pour sa mère et son beau-père.
Ces saynètes de la vie conjugale se regardent avec une curiosité amusée car les modèles jouent euxmêmes de l’ambiguïté de la situation.
De la même façon le spectateur feint d’assister au quotidien et aux discussions de ce couple rarement d’accord. Que ce soit à propos des repas du dimanche, de la chirurgie esthétique, de la trottinette ou des films porno tout est sujet à controverse.
La question étant de savoir s’il fallait le dire ou pas… La meilleure réponse étant le rire que tout cela engendre.

quelle brochette d’acteurs talentueux pour cette création anthéa

vendredi 20 janvier - 20h30
samedi 21 janvier - 20h30

l’histoire | L’auteur, acteur, metteur en scène Gilles Gaston-Dreyfus est en résidence à anthéa pour sa nouvelle création que nous sommes très heureux de coproduire. À la vie à la mort est sa quatrième pièce en tant que dramaturge.
Avec la compagnie Barimer qu’il a fondé en 2012, il y a eu d’abord Mon ami Louis, plus récemment Veillée de famille qu’il interprétait aux côtés de Dominique Reymond et Stéphane Roger. Dans À la vie à la mort, il retrouve Anne Benoit sa partenaire de Couple, pièce que nous avions accueillie en 2018. Stéphane De Groodt et Gérard Cherqui viennent compléter la distribution. Dans cette histoire, ils jouent quatre amis qui ont l’habitude de se voir régulièrement depuis trente-cinq ans mais ce soir la mort de la mère de l’un deux vient alourdir l’atmosphère et les fragiliser.
Ils sont à cet âge de la vie où les parents disparaissent et les enfants prennent leur envol. Mais leur sens de l’amitié et l’humour féroce que Gilles Gaston-Dreyfus met à l’oeuvre dans son théâtre laissent à penser qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot.

d’après ayckbourn, le dramaturge anglais le plus joué après shakespeare

mardi 31 janvier - 20h00
mercredi 1er février - 20h30

l’histoire | Gérald Sibleyras a eu la bonne idée de redécouvrir une pièce écrite dans les années 1960 par le britannique Alan Ayckbourn, souvent adapté au cinéma, notamment par Alain Resnais.
Librement transposée de nos jours, la situation que vivent les quatre protagonistes est toujours aussi délicate.
Gérard Darmon est irrésistible en vieil amant éconduit par sa trop jeune maîtresse, Élodie Navarre, décidée à lui annoncer son intention de se marier.
Sauf que le fiancé, incarné par Max Boublil qui fait ses débuts au théâtre, arrive avant elle et croit avoir affaire au père de sa promise en la personne du vieux séducteur.
Quiproquos et faux-semblants s’enchaînent, tandis que Clotilde Courau, l’épouse trompée, joue de la situation avec finesse et humour.
La mise en scène de Ladislas Chollat menée tambour battant offre un moment de théâtre qui fait du bien.

arestrup, berléand : désaccord parfait

jeudi 2 février - 20h00
vendredi 3 février - 20h30

l’histoire | Andrew, pianiste de renommée mondiale, retrouve le temps d’une soirée son demi-frère Philippe, artisan-relieur, venu lui apporter une vieille valise ayant appartenu à leur père. Ils ne se sont pas vus depuis treize ans, depuis qu’Andrew est parti avec la femme de Philippe.
Au cours de la soirée, l’alcool aidant, non-dits, rancoeurs font surface et la figure du père, qui a été trop présent pour l’un et trop absent pour l’autre, revient au premier plan.
Les lourds secrets contenus dans cette valise vont raviver le ressentiment des deux hommes, avant de révéler au grand jour les mensonges de toute une vie, faisant se mêler la petite et la grande Histoire.
Il revient à Jérémie Lippmann (dont Rouge, autour du peintre Rothko, valut un Molière à Niels Arestrup) de mettre en scène, dans le beau décor blanc de Jacques Gabel, la pièce d’Isabelle Le Nouvel.
Ici tout est fait pour servir au mieux la rencontre entre deux grands comédiens.
Le jeu d’Arestrup et Berléand passe par toutes sortes de variations à l’image des 88 touches d’un clavier de piano qui permettent une infinité de combinaisons.

patrick chesnais, nicolas vaude, isabelle gélinas… qui trompe qui ?

vendredi 31 mars -  20h30
samedi 1er avril - 20h30

l’histoire | Angèle a de quoi se méfier : son premier mari, elle l’a aimé aveuglément mais après sa mort elle a découvert un carnet secret où il notait toutes ses infidélités, pas moins de 365 en huit ans de mariage !
Qu’à cela ne tienne : son nouvel époux, Ribadier, endurera la rancoeur et la jalousie féroce d’Angèle. Mais lui, tout aussi volage que le précédent, a un   système   infaillible pour endormir la méfiance de sa femme, c’est-à-dire qu’il l’endort pour de bon au moyen de l’hypnose…
Tout marche comme sur des roulettes ,jusqu’à l’arrivée inattendue de Thommereux, un vieil ami de la maison, qui va détraquer le savant stratagème. Il est vrai que ce nouveau venu rêve depuis toujours de séduire Angèle…
Isabelle Gélinas pousse jusqu’au génie l’art d’être acariâtre tandis que Patrick Chesnais papillonne autour d’elle et que l’enlisement de Nicolas Vaude dans son «  système  » déclenche l’hilarité.
Dans une très belle scénographie d’Emmanuel Charles qui évoque Méliès, Ladislas Chollat en maître de cérémonie offre un rafraîchissant bain de jouvence à la comédie de Georges Feydeau.

anthéa, théâtre d’Antibes
260, avenue Jules Grec 06600 Antibes • 04 83 76 13 00
contact@anthea-antibes.fr • www.anthea-antibes.fr